Jean Michel Blanquer, Ministre de l’Education, Christophe Itier, Haut Commissaire a l’Economie sociale et solidaire et a l’innovation sociale, Julien Denormandie, Secretaire d’État aupres du Ministre de la Cohesion des Territoires © Romain BEURRIER/REA
Le Haut-Commissaire à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) a annoncé la mise en œuvre de « French impact », un soi- disant accélérateur de l’innovation sociale.
Pour Force Ouvrière, si l’innovation sociale doit être encouragée, elle n’a pas à l’être selon un système de labellisation lucratif.
Or, il s’agit ici de créer un marché où les entreprises se labelliseront entre elles, tout en se répartissant au passage 1 milliard d’argent public en 5 ans.
Les entreprises statutairement de l’ESS seront mises en concurrence avec des entreprises à but lucratif. Cela se traduira à terme par une perte d’identité de l’ESS, et donc un risque fort pour sa pérennité.
Pour FO, la validation de l’innovation sociale relève de l’action publique et donc d’un service public. Les innovations doivent être contrôlées, de façon objective et neutre, et dans le respect des règlementations, puis faire l’objet de développement national afin d’en bénéficier au plus grand nombre.
De plus, pour tout besoin social collectif, la première des « innovations » devrait être une intervention publique permettant d’y répondre en égalité de droits. Or, il s’agit ici de permettre à des entreprises de pouvoir faire des expérimentations règlementaires, au motif d’innover « socialement » : en bref créer des dérogations tout en faisant du business !
Ce « French impact » traduit, comme son anglicisme le montre, une vision anglo-saxonne et libérale de la dimension sociale : elle se doit d’être lucrative et dérèglementée.
FO y oppose juste la République.
Le 25 janvier 2018